Coq d'Eglise

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Majestueux comme l'animal qu'il porte à la main, le monteur de paratonnerre grimpe la série d'échelles conduisant au clocher pour y fixer, pour la première fois, un superbe et fier coq en métal, jaune et brillant comme un soleil. Le ciel à ce moment est d'un bleu limpide et chaud, pas un nuage. Seuls quelques pigeons, étonnés de tous ces appareils photos, passent lourdement et se posent à quelques mètres de l'acrobate pour lui roucouler, peut être le saurons nous un jour, leurs remerciements pour cette nouvelle compagnie, silencieuse certes mais mobile au gré des vents tournants souvent du sud ou de l'ouest.

Maintenant qu'il est là
Superbe, brillant et généreux
le coq doré
Vraiment nous a toujours manqué.

Le roi de la basse cour
Au somment de sa tour
Sans un cocorico
Nous regarde de haut

Sous les caprices du vent
Il tourne élégamment
Ou sa crête ou sa queue
A nos regards curieux

Si "franc à tout venant"
est notre belle devise
Tu rehausses à ce jour
La beauté de l'église

Ainsi va le progrès
La sirène près des cloches
Le toit que l'on refait
Et la voix des horloges
Le paratonnerre veille
Saint Hilaire est heureux
Il croyait à jamais être devenu vieux


28 Juillet 1988

Publié dans Poèmes libres

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